lundi 27 février 2012

Pour un développement économique durable du Cameroun: le plan de CamerNation

Le plan de développement économique de CamerNation est conçu et calquée sur, l'histoire des pays développés, il prend en compte, les avancées technologiques à ce jour et les atouts et ressources naturelles du Cameroun.

Nous pensons que le développement économique du Cameroun est une urgence, au vu des besoins pressants de notre peuple et des challenges auxquels notre pays est soumis. Nous ne sommes pas naïfs non plus, nous comprenons qu'une véritable avancée économique va passer par des changements politiques profonds. Le régime Biya a montré ses limites de par son manque de volonté d'agir, son incompétence a répondre aux besoins des Camerounais et particulièrement son obstination a tout faire pour garder le pouvoir au risque de retarder l'évolution du Cameroun pour des décennies.

Le plan de CamerNation passe par des investissements et maitrise des couts. Plusieurs facteurs sont pris en compte: l'énergie, l'éducation, les infrastructures, l'agriculture et la santé.

1- Les énergies renouvelables: Le control des coûts d'énergie comme poumon du développement économique du Cameroun

Partout dans le monde, le développement des sources d'énergie et la maitrise des coûts représentent un challenge majeur pour les gouvernements, le Cameroun n'est pas en reste. Le monde étant devenu un grand village, les Etats Unis vont payer le même prix pour l'essence que le Cameroun, sinon moins. Notre pays ne pourra pas tenir dans ses plans de développement pour longtemps si nous devront débourser le même prix que les pays riches. Une alternative s'impose. Comme dans les pays riches, il est opportun de vite changer nos habitudes, d'investir dans des énergies renouvelables, afin de contrôler les coûts et de protéger notre développement fragile.

Le choix du Cameroun, des alternatives à l'essence en particulier et énergies fossiles en général, doit se faire en tenant compte de plusieurs facteurs clés: La disponibilité immédiate, les atouts naturels et le coût sur le long terme.

On a souvent entendu dire que le Cameroun a des réserves pétrolières importantes, cette source d'énergie ne répond pas au facteur primaire de la disponibilité immédiate. Il faut environ 5 ans pour l'exploitation effective d'un gisement de pétrole, des coûts d'investissement et d'exploitation sont importants et le Cameroun ne dispose pas de savoir-faire sur place. Le pétrole attise la convoitise des pays et gouvernement puissants, ce qui a souvent été source de conflits et d'instabilité dans beaucoup de pays producteurs.  L'exploitation du pétrole contribue à la destruction massive des ressources et zones naturelles. Il est clair que le pétrole n'est pas un atout favorable pour le développement énergétique et économique du Cameroun.

L'énergie solaire semble un choix naturel pour le Cameroun. Les atouts naturels qui sont l'apport abondant du soleil et notre climat tropical, le coût aujourd’hui abordable et la disponibilité de la technologie, font de l'énergie solaire un choix énergétique fiable pour le Cameroun.
L'état devrait encourager l'importation et la fabrication sur place des matériaux pour la construction de panneaux solaires, la formation des techniciens en énergie solaire et la consommation de l'énergie solaire. L'état doit créer un programme prévoyant la solarisation de tous les bâtiments de l'administration publique sur 5 ans. Apporter l'aide aux ménages et entreprises prives pour solariser les maisons et bâtiments.

A l'énergie solaire doit s'ajouter l'éolienne et toutes les autres sources alternatives d'énergie.

En faisant des économies sur les coûts n'énergie dans les bâtiments publiques l'état va dégager des surplus de fonctionnement qui pourront être injectés dans d'autres programmes de développement.

Les ménages et les entreprises vont aussi largement bénéficier d'une source d'énergie constante à faible cout.


2- L'agriculture, potentiel majeur du développement économique du Cameroun

L'agriculture doit rester la pierre angulaire de l'économie Camerounaise. Le Cameroun dispose des atouts naturels majeurs: La majeur partie du territoire Camerounais est composée de terres très fertiles, le Cameroun est entourés de pays défavorisés qui constituent un marché intouché, il existe un savoir-faire local de haute qualité, notre agriculture est l'une des plus variées du continent.

Au-delà du fait que l'agriculture soit source d’un produit d'exportation a grand potentiel, elle assure ce qu'on a appelé l'autosuffisance alimentaire. Ce qui veut dire qu'il fut un temps ou la population camerounaise disposait des moyens pour s’acheter de quoi manger, un temps ou les marchés Camerounais offraient des produits a des couts abordables. Ce temps est bien révolu, malheureusement la politique du régime Biya a fait que ce ne soit plus le cas.

La politique du régime Biya prescrit, l’abandon total des zones rurales, le développement minimal des zones urbaines, la centralisation totale du gouvernement, la réduction systématique des fonds alloués au développement des communes rurales et programmes de développement. Cette politique a largement contribué à la baisse de la production agricole au Cameroun. Les campagnes et zones rurales, zone de production par excellence, ont été abandonnés par les jeunes, l’exode rurale  a atteint des records historiques. La production a chuté avec pour conséquence immédiate la hausse record des prix de produits de base, la raréfaction voire la disparition de certains produits.

Le développement agricole va donner à manger à nos populations. Une population bien nourrie est à l'abri des maladies lies à la malnutrition ce qui va diminuer les coûts de sante publiques. Les ménages pourront économiser de l'argent et le réinvestir dans l'économie, pour par exemple participer à l'effort d'éducation des enfants ou à la création des petites entreprises.

Le marché local représente un potentiel majeur de développement économique. Il représente plus de cent millions de personnes, si on cite les pays riverains et une partie du Nigeria, qui achètent actuellement au Cameroun.

Le développement d'une agriculture naturelle au Cameroun pourra trouver preneur dans les pays développés en Europe et en Amérique.

Le coût grandissant des produits de transformation tels que le Cacao, le Café, le palmier à huile et le coton, représente une source de capitaux important pour le Cameroun.

Un développement responsable de l'agriculture, qui respecte des contraintes environnementales et sociales, est la source d'où le Cameroun va puiser des revenus pour le développement effectif du pays.


3- L'éducation un atout majeur du développement économique

Un peuple éduqué est un peuple préparé aux challenges de demain. Au regard du développement technologique rapide que le monde observe aujourd’hui, il est primordial que le Cameroun se prépare à ne pas rater ce qu'il convient d'appeler la deuxième révolution industrielle.

La maitrise de la technologie et du savoir-faire moderne est la clé du futur de toute nation. Le faible capital de base que requiert l'industrie informatique et la relative disponibilité du savoir à travers l'internet, sont des facteurs qui mettent une éducation de haut niveau à la disposition des Camerounais.

L'état devrait organiser avec nos moyens limites, des structures qui permettent de canaliser le meilleur des connaissances jusque dans les salles de classes de nos écoles et universités.

Le Cameroun n'a pas besoin de plusieurs ministères pour gérer l'éducation. C'est un éparpillement de ressources matérielles et humaines, que d’avoir un ministère de l’éducation de base, un ministère de l’éducation nationale et un ministère de l’enseignement supérieur. Un seul ministère d'éducation devrait voir le jour avec à son cœur des départements charges de dynamiser l'éducation autours des besoins culturels, industriels et économique du Cameroun. Si un pays comme les Etats Unis ont un seul ministère de l’éducation (US Departement of Education), le Cameroun peut faire de même.

Le Cameroun a besoin d'un système d'éducation flexible et adaptée au monde moderne, notre éducation doit répondre à nos besoins et exigences économiques en priorité.


4- La double nationalité: Les camerounais de la diaspora peuvent répondre au besoin d'investisseurs étrangers

Dans un article précédent nous avons démontré les atouts et potentiels économique de la double nationalité. Permettre une libre circulation des Camerounais de la diaspora va apporter du souffle nouveau à l'économie Camerounaise. La diaspora va apporter un grand apport en capitaux. Les chiffres de la banque mondiale   montrent que, le montant total de transfert d'argent de la diaspora vers le Cameroun s'élevait à 148 millions de dollars en 2010. Ces 148 millions est supérieur a la balance budgétaire du Cameroun en 2009, qui s'élevait a environ 57 millions de dollars, solde d'un total de 3,8 milliards de dollars de recette contre 3,7 milliards en dépenses.

On a souvent entendu dans les discours officiels la nécessité de courtiser les investisseurs étrangers. Etant donné la position sociale politique et économique du Cameroun, il est juste de penser que les investisseurs étrangers de vont pas se bousculer aux portes du Cameroun de sitôt. La diaspora Camerounaise est en position de jouer ce rôle avec efficacité.
La diaspora Camerounaise détient un apport en technologie et un savoir-faire, pouvant égaliser et rivaliser avec les pays développés. Les chiffres de la banque mondiale montre que les Camerounais de l'étranger sont à près de 40% diplômés d'universités, bon nombre sont diplômés des universités et écoles Européennes et Américaines.

La politique de développement économique du Cameroun devra inclure la diaspora, qui avec ses capitaux et savoir-faire va être un pilote majeur des petites et moyennes entreprises, véritable poumon d'une économie moderne. Même aux Etats unis les petites et moyennes entreprises sont responsables de l'innovation et de la création de plus de la moitié des emplois, selon le bureau du recensement Américain.

5- Le développement des infrastructures et grand travaux: échange matières premières contre infrastructures.

Le Cameroun n'a pas les moyens de rapidement développer des infrastructures routiers et chemin de fer pour conduire notre développement urbain et agricole. Nous avons des richesses naturelles et matières premières rares, dont la grande grande majorité reste inexploitée. Le Cameroun n'a pas des moyens de lancer une exploitation rapide de ces matières premières. Nous ne pouvons le faire à temps pour supporter d'autres efforts de développement qui doivent commencer immédiatement.

A l’image des pays Africains tels que Congo démocratique et l’Angola qui ont commencé l'implementation de cette politique, nous avons besoin de partenaires qui disposent des capitaux et de la technologie. La Chine est un de ces pays, qui ont de besoins énormes de matières premières pour subvenir à leur industrie à croissance record. La chine dispose d’énormes capitaux, de la volonté et de l’expérience dans des échanges matières premières contre développement des infrastructures.

Une bonne étude de nos réserves minières peut nous donner les données nécessaires pour échanger des quantités raisonnables contre le développement des infrastructures dont nous avons cruellement besoin.

Le Cameroun a besoin de tripler le réseau ferroviaire, nous avons besoin d’un chemin de fer fiable pour rejoindre les coins les plus recules de notre pays aux grandes villes. Nous avons besoin d’un réseau de support du transport interurbain dans les grandes villes de Douala et Yaoundé, pour aérer le transport routier urbain, faciliter l’accès et la sortie des centres villes et accélérer le développement de banlieues.

Le réseau routier camerounais est en piteux état, il a besoin d’une réhabilitation presque totale. Ce réseau doit être au moins double pour permettre une connexion fiable des zones rurales aux zones urbaines et une modernisation totale du réseau urbain dans les grandes villes.

Ainsi nous pouvons échanger une partie de nos ressources du sous-sol contre des autoroutes et vois de chemin de fer pour joindre les quatre coins du Cameroun. Les chantiers d'infrastructures et de mines vont créer des emplois et un échange de technologie bénéfique pour le Cameroun.

6- La sante: La lutte contre la maladie et le control des coûts de sante publiques est un point majeur du développement économique.

Le paludisme demeure un problème majeur de sante publique au Cameroun. Selon l'OMS c'est une maladie à elle seule qui coute près de 40% du budget de sante publique en Afrique sub-saharienne. Plus de 50% des hospitalisations sont due au paludisme et c'est la majeure cause de mortalité chez les moins de 5 ans à savoir 20%. Selon la même étude de l'OMS le paludisme peut entrainer la baisse du produit intérieur brut jusqu'à 1,3%. C'est donc un fléau majeur au développement économique du Cameroun.

Le paludisme étant une maladie relativement facile prévenir selon les spécialistes, la prévention contre le paludisme doit être au centre de la politique économique du Cameroun. Le paludisme n’est pas seulement un problème de santé publique majeur, c'est un problème économique de très grande envergure.

L’état doit faire des efforts supplémentaires dans la prévention des maladies endémiques, prévenir les épidémies et le Sida. Des structure d’action et d’urgence doit être mise sur pied auprès aux différents pôles national de santé, pour lutter efficacement contre les épidémies sporadiques. La réaction lente et souvent inefficace de l’état et du ministère de la sante aux épidémies de choléra et méningite, a souvent eu pour conséquences : des pertes énormes en vie humaine et la destruction totale des économies des régions entières.

7- La simplification des procédures douanières, la baisse et le control de coûts de douane sur les équipements informatiques, électriques, agricole et industriels.

Le développement économique du Cameroun va passer par une industrialisation et automatisation accélérée. L'histoire nous montre que les pays d'Asie du sud Est, a l'instar de la Malaisie, la Corée du Sud et même le Vietnam, qui notons le étaient pratiquement au même niveau économique que le Cameroun en 1960, ont connu une vraie croissance économique avec la mécanisation et l'automatisation. Aujourd’hui ces pays sont dits émergents et ont des économies comparables à celle de certains Européens.

Le gouvernement a donc la responsabilité d'aider les entreprises Camerounaises à importer les machines et équipements dont ils ont besoin à des prix abordables.

Un assouplissement des procédures et coûts douaniers vont favoriser : la mécanisation de l’agriculture, l’informatisation des structures et de la vie sociale, le développement des énergies renouvelables, la modernisation de nos structures de santé et le développement des réseaux routier et ferroviaire du Cameroun.



A CamerNation, nous pensons que ce programme économique est la clé d’un développement durable du Cameroun. Son application va passer par un changement radical de la politique du gouvernement, une implication totale du peuple Camerounais, une assistance de premier plan de l’état, une dynamique sociaux juridique nouvelle et une volonté manifeste de tous d’aider le Cameroun à rattraper le temps perdu.

vendredi 24 février 2012

La double nationalité: Un atout pour le Cameroun

Ce n'est un secret pour personne que le régime Biya ne veut pas de la double nationalité au Cameroun. La dernière modification de la constitution de 2008 nous en a apporté la confirmation. Il est clair que le régime y voit une menace. Cette attitude va en phase avec la pensée selon laquelle, Biya et ses amis sont prêts à tout pour rester au pouvoir, même au détriment des intérêts du Cameroun et des Camerounais.

Il est évident que le régime voit dans la diaspora, les Camerounais de l'étranger, l'électron libre, l'entité intouchable du peuple Camerounais. Biya ne peut pas envoyer des soldats arrêter quelqu'un dans les rues de Bruxelles, Paris ou Washington. Le Camerounais de l'étranger représente une menace aux yeux du régime, c'est un être libre et difficilement malléable.

Une fois à Yaoundé ou Douala, un Camerounais avec nationalité étrangère, est un Camerounais un peu protégé. La soldatesque du régime ne peut simplement pas l'arrêter et le jeter en prison comme il est coutume chez nous. Le régime ne peut tolérer l'existence d'une seconde classe de citoyens, une classe avec un peu de dignité et des droits. C'est une menace palpable pour Biya et ses amis. Raison de plus pour affirmer que la double nationalité de sera jamais autorisée de bon grée par régime Biya.

Hélas comme pour beaucoup d'autres sujets sur le Cameroun, la vision limitée du régime, l'empêche de voir l'évidence. L'égoïsme d'une poignée de personnes, prive au pays tout entier un potentiel énorme de développement et de progrès.

Il est important de rappeler que au cours des vingt dernières années, on vu un nombre record de Camerounais s'exiler volontairement ou involontairement à l'étranger. Selon les chiffre de l'INED (Institut national d'études démographiques), organisme Français, les chiffres sur les immigres Camerounais se sont multiplies par plus de 10 entre 1997 et 2006. En 2006 on comptait plus de 40000 ressortissants Camerounais en France.

Selon le US Migration Policy Institute , En 2009 on comptait 30,726 Immigres Camerounais aux Etats Unis avec 71.6% qui soient arrivés entre 2000 et 2009.

Une étude de la Banque Mondiale sur le Cameroun  démontre que le nombre de Camerounais à l'étranger serait d'environ 279 200. Notons que cette étude prend en compte des chiffres de l'émigration déclarée, il est certain de le nombre réel est bien plus élevé.

En comptant les enfants et par approximation, on peut estimer qu'il existe environ 1 millions de Camerounais émigrés à l'étranger à ce jour. Ils seraient répartis en Europe dans les pays comme l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et bien d'autres. En Amérique un grand nombre de Camerounais se trouveraient au Canada et aux Etats Unis. On trouverait aussi un nombre important de Camerounais en Asie dans les pays comme la Chine, la Thaïlande, le Vietnam et autres. Le continent Africain représenterait le lieu de migration le plus important des Camerounais. Quand on parle d'immigration on a souvent tendance à oublier que beaucoup de Camerounais résidents dans les pays surtout voisin du Cameroun, Où ils y sont allés pour les études ou les affaires.

La communauté Camerounaise à l'étranger regorge un peu de toutes les professions et qualifications. Dans les pays les plus développés comme les Etats Unis, le Canada ou l'Allemagne on retrouve des Camerounais au sommet de l'échelle sociale. Beaucoup sont Ingénieurs, Médecins, Docteurs, Chercheurs, Enseignant à tous les niveaux de l'éducation. Beaucoup ont initialement immigré pour continuer leurs études, certains ont été formés dans les écoles Camerounaises et sont parti faute d'opportunités.

La reconnaissance de la double nationalité par le Cameroun, va permettre aux Camerounais de l'étranger de librement venir au Cameroun soit temporairement ou définitivement, sans restriction aucune et sans avoir besoin de visa. La participation de ces compatriotes à la vie sociale du Cameroun est primordiale. Les atouts sont innombrables, nous allons essayer d'en citer quelques-uns.

Une perspective sur l'histoire nous donne un avantage dans notre analyse, on peut voir ce qui a marché dans d'autres pays, on peut voir au vue de l'histoire que la double nationalité est un atout considérable à plusieurs dimensions pour un pays.


Le potentiel économique

On estime à ce jour que les transferts d'agent que les Camerounais de l'étranger effectuent sur le Cameroun, pour soutenir leur famille reste au terroir, représente un support économique massif pour le pays.
Selon cette étude de la Banque Mondiale citée plus haut: environ 148 millions de dollars ont été transféré au Cameroun en 2010. Ce nombre est bien entendu conservateur et n'inclus pas les transferts effectués par des circuits informels, le vrai nombre se trouverait autour de 200 millions de dollars.
Pour mettre ce nombre en perspective, il faut noter que selon une étude de Economy Watch, le total des recettes du Cameroun en 2009 était de 3.838 milliards de dollars, le total des dépenses de 3.781 milliards de dollars, cela donne une différence de 57 millions de dollars. Donc l'apport de la diaspora Camerounaise est largement supérieur à la Balance de l'état Camerounais. Si cette diaspora est libre d'aller et venir au Cameroun, cette contribution serait encore plus grande et contribuerait fortement au développement économique au Cameroun.


Le Potentiel Politique

Bien que la diaspora soit la bête noire du régime Biya, comme nous l'avons indiqué plus haut c'est le seul groupement de la population qui ne soit sous l'emprise de la dictature. La diaspora peut être un facteur majeur dans la fondation d'une base solide de démocratie au Cameroun. L'écrasante majorité de la diaspora réside dans des pays démocratiques. Certains de nos compatriotes participent activement au processus politique de leur pays d'accueil.
La diaspora Camerounaise a l'expérience du respect du débat politique, elle comprend le bien-fondé de l'alternance politique, le respect de l'opposition et le souci du maintien des valeurs républicaines pour tous les acteurs politiques.
La double nationalité va permettre à la diaspora Camerounaise de pleinement participer aux activités politiques au Cameroun, cela va élargir le champ des acteurs politiques, la résultante sera l'infusion d'une vision et expérience nouvelle dans notre processus politique.

Le potentiel Socio Culturel

Le Cameroun soufre aujourd’hui de beaucoup de problèmes sociaux et une certaine perte des identités culturelles. Les causes de ce manque peuvent être trouvées dans la politique du régime et les conséquences du mode de gouvernement du régime Biya. Nous ne pensons pas que la vie soit meilleure en Europe ou en Amérique, mais nous pensons que la diaspora peut apporter au Cameroun une façon différente de voir les choses.

La vie dans les pays développés est marque par le respect de la chose publique, le respect de la personne humaine, l'ouverture du débat, la cohabitation des identités culturelles et une certaine idée de l'état qui n'est pas toujours négative.
Sans vouloir plonger dans une approche philosophique de voir des choses, nous pensons que la double nationalité va permettre à la diaspora de circuler librement au Cameroun et d'apporter une vision nuancée de ce que peut être la société Camerounaise, de l'importance de la culture dans notre vie de tous les jours. Les Camerounais de l'étranger vivent dans des sociétés souvent de grande mixture en termes de personnes et cultures. Ces pays ont des modèles de sociétés qui marchent et qui soit parfaitement adaptées au monde moderne. Sans vouloir les copier en conforme, la diaspora peut aider le Cameroun à se positionner à devenir une véritable nation.

Le potentiel Technologique et éducationnel

Selon le US Migration Policy Institute, en 2009, 54.6% des Camerounais résidants aux Etats Unis sont diplômés d'Université avec au moins une licence. Beaucoup de ces compatriotes travaillent depuis des années dans des domaines de la haute technologie, des finances, de la santé et de l'éducation. Beaucoup sont diplômés des grandes écoles européennes et Américaines.

La diaspora représente une véritable mine de savoir-faire et de connaissances dont les pays de la taille du Cameroun peuvent juste en rêver. Le pourcentage des diplômés camerounais résidants à l'étranger, met le Cameroun au même pied d’égalité que beaucoup de pays Européens. Le potentiel en valeur ajoutée au développement du Cameroun est immense.
La double nationalité va permettre aux diplômés Camerounais résidents à l'étranger de libérer le potentiel qu'ils représentent au bénéfice de notre pays.



On sait pourquoi Biya et ses amis sont contre la double nationalité, le régime a pour objectif majeur sa survie. La diaspora représente une possibilité de changement des choses que le régime Biya rejette. Le régime Biya isole le Cameroun et lui interdit accès au potentiel majeur des fils et des filles de notre pays.

On ne peut s'empêcher de voir en clair l'hypocrisie du régime, quand des joueurs de football portent visiblement des doubles nationalités sans que cela ne choque personne. Selon certaines sources, on a même eu des ministres de la république qui sont reconnus comme porteur d'un passeport étranger.

Il est important de noter que la politique qui interdit la double nationalité fait du Cameroun un paria au banc des nations modernes, car les seuls pays au monde à réfuter encore la double nationalité sont des autocraties et dictatures qui constituent les moutons noirs du club des nations. Cela doit changer.

lundi 13 février 2012

Quelques héros Camerounais: Um Nyobe, Moumié et Ouandié. Les Martyrs de notre indépendance avortée

Nous avons créé une rubrique: « quelques héros Camerounais », c'est une série de documents visant à mettre en perspective des gens qui ont par leurs actes œuvré de façon significative au bienêtre de notre pays. Cette initiative va dans le sens de la fonction éducative que nous nous sommes confié. A CamerNation nous pensons que l'éducation, la connaissance de l'histoire de notre pays est la base de lancement solide de tout projet de changement sérieux.

La vraie histoire de notre pays devrait être enseignée dans nos écoles. Nos rues, nos édifices devraient porter le nom et l'image de nos héros. Les pays dits modernes et démocratiques suivent tous ces traditions. Les stèles, les avenues, les places publiques, les monuments importants et autres emblèmes de l'état, sont généralement dédies à la mémoire des personnalités historiques. Dans des pays comme la France ou les Etats Unis, ce n'est pas un hasard, cette dédicace, ce dévouement a pour but non seulement d'honorer ces personnalités, mais aussi d'enseigner l'histoire. Les populations de ces pays puisent leur inspiration, ces états bâtissent leur politique et vision de l'avenir sur la base des actions de leur héros historique. L'histoire a une place de choix dans la vie de toute nation ambitieuse et libre.

Au Cameroun, il est clair que notre gouvernement est encore à la solde des nations colonisatrices. La France n'est-elle par le garant du pouvoir de Biya? Cette même France qui nous a donné une indépendance arrangée, avec des termes à sa convenance. On comprend pourquoi les rues et monument chez nous portent des noms tels que  De Gaulle, Foch, Leclerc et autres. Ces gens ne représentent historiquement rien pour les Camerounais, ils sont peut-être des héros pour leur mère patrie, ce ne sont pas des héros Camerounais.

Une rue au général de Gaulle ou une stèle au maréchal Foch n'a aucune valeur ajoutée pour nous les Camerounais, les actions de ces personnalités Françaises ont eu pour objectif d'asservir le peuple Camerounais. Ils ont peut être servi leur pays mais cela s'est fait à notre détriment. Le Cameroun ne peut se construire effectivement que si on enlève le manteau colonial, les reliques de la domination Française doivent être enlevés de nos rues et de nos places publiques. Une vraie indépendance du Cameroun doit passer par une réclamation totale de notre passé historique.

Nous ne pouvons compter sur le régime de Biya pour enlever le voile sur notre passé. Ce régime a été hérité de celui la même, qui fut le partenaire principal de la France, dans le marchandage honteux qu'a été notre indépendance: Ahidjo. Beaucoup d'acteurs, complices de l'éradication systématique de notre histoire sont encore au pouvoir. Il revient au peuple de réclamer cette histoire, la vraie, de notre pays.

CamerNation a commencé le devoir de récupération. Nous allons tenter d'introduire quelques personnages clés, qui ont initié la lutte pour l'indépendance de notre pays.

Nous allons ici introduire en fait historiques, Ruben UM NYOBE, Felix-Roland MOUMIE et de Ernest OUANDIE

Nous pensons que ces héros doivent être présentés en même temps, étant donne  leur histoire et destin communs.



Ruben Um Nyobé 


Ruben Um Nyobé




Né vers 1913, Trahi, il est assassiné par les forces françaises le 11 Septembre 1958.

Il a créé l'UPC (Union des Populations du Cameroun) le 10 Avril 1948 à Douala, en compagnie d'illustres indépendantistes tels que Charles Assalé, Léonard Bouli, Guillaume Bagal, Étienne Libaï, Emmanuel Yap, Jacques Biboum, Raphaël Nkoudou , Ernest-Marie Owona et Léopold Moumé-Etia.

Les Leaders de l'UPC  (de gauche a droite premier rang): Castor Osende Afana, Abel Kingué, Ruben Um Nyobé, Felix Moumié, and Ernest Ouandié


Il va à New York plaider la cause du Cameroun devant la 309e séance des Nations Unis le 17 Décembre 1952.
Um démontre à l'ONU l'intention de la France d'incorporer et de gérer le Cameroun comme une colonie, bien qu'elle fût mise sous mandat Français par la même institution, après la défaite Allemande à la premiere guerre mondiale.
Um argumente fortement pour la réunification des Cameroun Britanique et Francais et l'independance totale du pays. A son retour au Cameroun en 1953, Um fait imprimer le texte de son intervention à l'ONU sous le titre: « que veut le Cameroun? » c'est un mémorandum qui est un véritable plaidoyer pour l'indépendance du Cameroun.

Le 26 Mai 1955 à Douala, le haut-commissaire Français Roland Pré ordonne la répression des manifestations de l'UPC dans le sang. Il y a des milliers de morts et un nombre record de manifestants sont arrêtés.

Le 13 juillet 1955 l'UPC est interdite, Um Nyobe est ses partisans prennent maquis dans la foret où ils continuent les activités du parti dans la clandestinité. D'autres leaders, Félix Moumié, Abel Kingué et Ernest Ouandié sont forces de s'exiler a l'étranger.

Le 29 Avril 1956 la "loi cadre" est annonce par la France visant à donner une autonomie interne et l'élection d'une Assemble locale. Cette loi est l'approche par étapes que la France envisage pour l'indépendance du Cameroun. Elle ne prend pas en compte l'unification du Cameroun et ne prévoit pas une échéance précise pour l'indépendance totale.
Um s'y oppose et réclame la réhabilitation de L'UPC et l'amnistie totale pour tous ses membres comme condition pour participer aux élections locales. La réhabilitation de l'UPC et l'amnistie est refusée par les autorités françaises.

L'UPC est écarté des élections de l'assemblée locale du 23 décembre 1956, elles sont boycottes dans plusieurs régions du pays dont la Sanaga Maritime fief de Um Nyobe. Les actes de sabotages et vandalisme des populations sont réprimés dans le sang par l'armée Française, une bonne partie des populations de la Sanaga Maritime se réfugie dans la foret, où Um continue les activités du parti dans la clandestinité.

Le 10 septembre 1958, alors qu’ils tentent de déménager de leur maquis, Um et ses compagnons sont encercles par une patrouille de l'armée française. Certains sont exécutés sur le champ et d'autres blessés.

Selon certaines sources, Um est arrêté sain et sauf, il aurait été extradé à Yaoundé en secret, pour des discussions avec les plus hautes autorités de l'état. Um aurait refusé de se retourner contre ses camarades et le parti comme lui demandait Ahidjo et les allies Français.

Um a été exécuté par les troupes Françaises le 11 Septembre 1958.

L'annonce officielle de sa mort a été faite le 13 septembre 1958 par l'armée Française, sa dépouille est transférée et exposée à Eséka. Le corps de Um a été inhumé dans un bloc de béton au cimetière de la mission protestante d'Eséka.



Dr. Félix Roland Moumié

Dr Felix Roland Mounié


Né en 1926, il est empoisonné au thallium, le 15 octobre 1960 à Genève par William BETCHEL, agent des services secrets français la SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage), qui s'est passé pour journaliste. Il meurt d'une mort atroce le 3 Novembre 1960 dans un hôpital Genevois.  Il avait seulement 34 ans. Il est enterré à Conakry en Guinée.

Etudiant brillant, Mounié obtient son diplôme de médecin à l'école professionnelle William Ponty à Dakar en 1947 et retourne au Cameroun dans la même année.

Mounié rencontre Um Nyobe pour la première fois à Kribi, où il exerce come Médecin en 1948. Um Nyobe est porteur d'une lettre de recommandation du professeur Darbousier, ancien professeur de Moumié, qu'il rencontre à Dakar alors qu'il y est pour une conférence du RDA (Rassemblement démocratique africain).
Les deux hommes se rencontrent et discutent longuement, Moumié devient militant de l'UPC.

En Avril 1950, Moumié est élu vice-président de l'UPC lors du congrès de Dschang. Son militantisme lui vaut plusieurs affectations disciplinaires de ses supérieurs Français. Il est tour à tour envoyé a dans les Villes de Bétaré-Oya dans la région de l'est du pays, puis Mora et Maroua dans la région de l'Extrême-Nord.
Cela ne change rien à son dévouement à l'UPC, il en profite même pour recruter des militants dans les zones de l'est et de l'extrême nord du pays.

Moumié est élu président de l'UPC lors du deuxième congrès du parti a Éséka, tenu du 20 au 30 septembre 1952.

Le 25 Mai 1955 à Douala, Moumié organise un meeting public pour démentir les attaques du  haut-commissaire de France au Cameroun Roland Pré. Une foule nombreuse est présente pour l'écouter, l'armée française ouvre le feu sur les manifestants pacifiques. Les morts se comptent par milliers, le quartier le plus touché est New Bell, le fief de l'UPC. Le sang va couler sur une grande partie du territoire jusqu'au 30 mai 1955 quand les manifestations secouent le pays.

Le 13 juillet 1955 l'UPC est interdite, Um Nyobe se réfugie dans le maquis dans la Sanaga maritime, Moumié et ses compagnons notamment Abel Kingué et Ernest Ouandié, s'enfuient dans le Cameroun Anglophone où il va y rester pendant 2 ans. Il continue de militer activement dans la zone anglophone et participe à la création du "One Kamerun" avec Ndeh Ntumazah.

Le 7 Juillet 1957, alors que les Britanniques ont déclaré l'UPC illégale dans le Cameroun anglophone, Moumié et ses compagnons sont déportés au Soudan où ils seront détenus pendant 10 jours.

En 1960, alors qu'il vit à Conakry en Guinée, Moumié effectue un voyage en Europe qui le conduira à Genève en Suisse. C'est dans cette ville qu'il se rend à un déjeuner avec l'agent Français William BETCHEL, qui se passé pour un journaliste. Le 15 Octobre 1960 Il est lâchement empoisonnée par ce dernier avec du thallium, substance hautement toxique. Moumié meurt après des souffrances atroces, dans un hôpital de la ville de Genève le 3 novembre 1960, à l’âge de 34 ans.


Ernest Ouandié

Ernest Oundié, le jour de son éxecution


Né en 1924, Il a été exécuté le 15 Janvier 1971 à Bafoussam, par la France et le régime d’Ahidjo.


Il obtient son diplôme de moniteur indigène de l’école supérieure de Yaoundé en 1943.
En qualité de fonctionnaire il est affecté à plusieurs reprises dans les villes du pays. Il rencontre beaucoup des camarades du parti et particulièrement son épouse Marthe Eding quand il est en poste à Edéa.

Déjà reconnu par les autorités coloniales comme agitateur public, il milite pour l’Union des Confédérés Camerounais, un groupe syndical de l’époque. Il rejoint les rangs de l’UPC lors du congrès d’Eséka de 1952. Il est élu vice-président de l’UPC en charge des organes de presses, notamment le journal de l’UPC « La voix du Kamerun ».

Le 13 juillet 1955 l'UPC est interdite, Ouandié et ses camarades, Moumié, Kingué et les autres se réfugient en zone Anglophone, notamment a Kumba. Il fait partie de la vague qui est déporté vers le Soudan par les autorités du Cameroun britannique. Ouandié se retrouve au Ghana, où il établit sa base d'exile à Accra sous le parrainage de Kwame Nkrumah. Il voyage régulièrement entre le Soudan, La Guinée et l'Egypte où les autres leaders de l'UPC vivent en exile, il y rencontre aussi les leaders locaux pour demander du soutien pour l'UPC.

Apres les assassinats de Um Nyobe en 1958 et de Mounié en 1960, Ouandie décide de revenir au Cameroun poursuivre la résistances armée.  Ouandie et ses camarades livrent une résistance farouche aux troupes françaises dans la zone de l'Ouest et du Moungo.

A partir des années 1965, la résistance est considérablement affaibli, à cause du manque  de ressources, les troupes de Ouandie ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur, ils sont pratiquement coupe de tout apport en munition et ravitaillement par les circuits étrangers. La tactique de terre brulée et destruction totale de la France a un effet dévastateur sur le moral des populations locales. La guerre s'enlise et les populations sont à bout de souffle.

Monseigneur Ndongmo est nommé évêque de Nkongsamba en 1964, une zone au cœur même du maquis dans le Moungo. Il offre de négocier la fin de la guerre et faire sortir Ouandié et ses combattants du maquis. Il entreprend des pourparlers avec Ahidjo et Enoch Kwayeb alors Ministre de L'administration territoriale. Il obtient de ces derniers que la vie de Ouandié et ses compagnons soit épargné comme condition préalable à leur sortie du maquis.

Ayant compris que le gouvernement n'avait aucune intention de tenir parole, Ndongmo a changé d'avis et convaincu Ouandie de quitter le pays pour l'Algérie. Ndongmo s'est engagé à lui procurer un passeport pour qu’il puisse sortir du pays. Rendez-vous à été pris entre les deux parties pour un jour de départ. Entre temps le gouvernement a eu vent du plan et a visiblement bloqué la procédure du passeport. Etant donné les difficultés de communications et les préparatifs d'un voyage imprévu au Vatican à Rome, Ndongmo n'a pas pu alerté Ouandie du changement de plan.

Ouandie s'est présenté à la résidence de Ndongmo le jour de rendez-vous et a été place devant les faits: Le passeport n'était pas prêt, Ndongmo partait à Rome, et pour compliquer les choses, des sœurs de l'église devaient occuper le domicile en l'absence de Ndongmo. Dans l'incapacité d'héberger Ouandie et ses camarades, Ndongmo les a envoyé trouver temporairement refuge chez son catéchiste dans les environs de Mbanga. A son arrivé à Mbanga, le catéchiste a refusé d'aider Ouandie et a alerté les forces de l'ordre.

Ouandié et ses compagnons se sont disperses dans la foret en fuite. Apres plusieurs jours dans la foret, désorienté et affaibli par la faim et la soif, Ouandie est forcé de sortir de la foret à la recherche de l'aide. Il aperçoit les rails et pense être arrivé à Nkongsamba, il pense pouvoir passer inconnu, il ignore alors qu’une ligne ferroviaire a été établie entre Mbanga et Kumba ; en fait il est encore à Mbanga. Il aperçoit un passant et lui demande de l'emmener chez le chef du village. Suivant l'homme il s'est soudain aperçu qu'il le conduisait à la gendarmerie. Ouandié s'est résolu à se rendre sur le champ, il a devancé l'homme et est entré le lui-même à la gendarmerie où il s'est présenté en ces termes: "Je suis Ernest Ouandié".

Ouandié a été arrêté le 20 Août 1970 à Mbanga et transféré à la BMM à Yaoundé, prison redoutable du régime Ahidjo. Il va subir ce que les historiens qualifient de simulacre de procès de Décembre 1970 au 5 Janvier 1971, sentence,  il est condamné à mort avec 2 de ses compagnons. L'évêque Ndongmo fera partie de ce procès et sera lui aussi condamne à mort, peine qu'Ahidjo va commuer en prison à vie avant de lui rendre la liberté 5 ans plus tard.

Le 15 décembre 1971, Ernest Ouandie, Raphael Fotsing (le présumé complice et liaison avec Ndongmo), Gabriel Tabeu dit Wambo le Courant (accusé d'avoir fomenté un coup d'état spirituel contre Ahidjo) sont exécutés à Bafoussam. Ouandié refuse qu'on lui voile les yeux et fait face au peloton d'exécution.

Différentes sources décrivent la séance d'exécution de Ouandié en ces termes:
Apres les premiers coups de feu, Ouandié a crié "Vive le Cameroun!" avant de s'effondrer. Un officier français c'est approché du prisonnier mourant, retiré son arme de l’holter, tiré sur Ouandie à bout portant. Un officier français a donné le coup de grâce à Ernest Ouandie, signant ainsi le forfait Français.

La France a donc arrêté, jugé et exécuté Ernest Ouandié, un homme qui s'est battu inlassablement pour la liberté, la dignité et l'indépendance de notre pays le Cameroun. Ouandié est ainsi exécuté publiquement 11 ans après que le Cameroun a accédé au semblant d’indépendance, qu’il aura passé la moitié de sa vie adulte à lutter contre.

Notons que 27 juin 1991 Um Nyobe, Moumié et Ouandié sont officiellement proclamé comme "héros national" par l'Assemblée nationale, et le 16 Décembre 1991 ils ont été réhabilités. CamerNation pense que cette déclaration  et réhabilitations étaient des farces. S'ils sont vraiment des "héros national", pourquoi à ce jour la vérité n'a pas été dite officiellement sur qui étaient ces personnalités et leur apport au Cameroun en tant que nation ? Pourquoi leur nom est à peine mentionnée dans les livres d'histoire et manuels scolaires ? Où sont les rues et stèles à leur nom ? Pourquoi  n'existe il pas de jour de commémoration en leur honneur dans le calendrier national ?

Et la France dans toute cette affaire, elle ne s'est jamais excusée d'avoir massacrée des centaines milliers de Camerounais, d'avoir brulé des villages entiers, d'avoir commis des crimes les plus odieux envers le peuple Camerounais.


Ref: Prisoner without a crime: disciplining dissent in Ahidjo's Cameroon, Albert Mukong
Ref. Remember Ruben - Mongo Beti

vendredi 10 février 2012

Les 5 idéaux de CamerNation


1-Nous sommes en faveur d’une démocratie populaire au Cameroun, nous pensons que le peuple doit librement choisir ses dirigeants à tous les niveaux de la vie civile. Toute modification de la constitution devrait être validée uniquement par referendum.
Les gouverneurs de régions doivent être élus par les populations des régions afin d’avoir une représentation fiable auprès des pouvoirs centraux. Ceci va favoriser de développement décentralisé du territoire national.

2-Nous pensons qu’un développement durable du Cameroun passe par la libération de la justice et la fin de l’impunité. Les juges et fonctionnaires de la justice doivent effectivement jouer le rôle de troisième pouvoir au Cameroun. L’immunité tacite ne doit plus faire partie de notre écosystème national. Les policiers, Gendarmes et autres membres de la force de l’ordre doivent suivre des cours de droit obligatoires, ils doivent connaitre leur droit et devoir ainsi que celui des citoyens qu’ils sont censés protéger et servir.

3-Nous réclamons la double nationalité pour les Camerounais de la diaspora. C’est une nécessité pour le Cameroun, en considérant la grande migration des Camerounais au cours des 15 dernières années. La double nationalité est un atout majeur sur plusieurs plans : social, économique et politique pour le Cameroun.

4-Nous pensons que l’économie du Cameroun devra se développer autour des atouts naturels et géographiques. L’Etat doit mettre le développement et la production agricole au centre de sa politique économique; la sous-région représente un marché majeur.

5-Nous pensons que la politique extérieure du Cameroun devra être orientée vers l’ouverture, la France ne doit pas être considérée comme un partenaire privilégié. Le Cameroun doit entretenir des relations égalitaires avec tous les partenaires étrangers, les intérêts du Cameroun doivent être vigoureusement défendus dans tous les accords.

mercredi 1 février 2012

Les problèmes qui minent l’opposition Camerounaise, un arsenal contre la démocratie au Cameroun

Il est important de noter que CamerNation a été créé en tant que mouvement d’opposition. Nous avons créé ce mouvement pour participer à l’effort palpable, que l’opposition camerounaise a faite et continue de faire pour réclamer le changement et construire la démocratie camerounaise.  
Certains des fléaux que nous allons citer ici font partie des raisons pour lesquelles nous avons créé CamerNation. Notons cependant que nous même ne sommes pas à l’abri des affres dont souffre cette opposition à ce jour.

Notre analyse a mise en relief deux catégories de cause à l’origine des manquements de l’opposition camerounaise.  La première catégorie de problèmes existe du fait de ses difficultés de fonctionnement et de problèmes structurel. La seconde catégorie est constituée de problèmes qui lui sont imposés ou provoqués a son égard.

Commençons par la première catégorie de problèmes, les problèmes lis au fonctionnement de la structure même des partis d’opposition :

1- Les partis politiques sont créés sur la base familiale ou ethnique

Le manque de vision et le cloisonnement social conduisent les fondateurs de partis politiques à créer des structures ethniques en lieu des partis politiques. Beaucoup de partis politiques ont vu le jour comme groupe de réunion traditionnel avant de prendre l’étendard de parti politique. 


Certains partis ne trouvent la popularité qu’auprès des membres d’une même région ou d’un même village, ces partis sont généralement inactifs et inexistants au-delà d’une certaine zone géographique et ne peuvent naturellement pas bénéficier d’une légitimité nationale.

2- L’organisation interne est personnalisée autour du leader

Beaucoup de partis politiques sont créés comme une affaire personnelle, une entreprise privée. Les leaders sont généralement les fondateurs et considèrent le parti comme leur possession. Cette centralisation des pouvoirs et responsabilités, crée un certain culte de la personnalité chez le leader. Avec le culte de la personne viens le zèle et le dogme, qui le conduit parfois à rejeter toute action ou idée qui permette tout changement dans l’ordre des choses.
De tels partis sont l’anti-thèse de ce qu’ils prônent : la Démocratie. Beaucoup de partis politiques du Cameroun ont comme leader, le fondateur ; la même personne qui dirigent le parti depuis sa création.  Depuis plusieurs décennies, peu ou aucun parti politique n’a changé de leader.

3- Manque crucial de moyens financiers

Peu de parti politiques au Cameroun ont une source de revenue fiable et constante. Les dynamiques de collecte de fond sont presque inexistantes. Les difficultés de fonctionnement sont souvent à l’ origine des problèmes financiers. Les luttes de pouvoir internes contribuent largement au découragement des membres, ce qui se ressent dans le tarissement des  contributions.

L’état ne participe pas au financement des partis ou à leurs activités, il distribut des frais de campagne,  conditionnés par les suffrages,  lors des élections. Ce qui est largement insuffisant et donne même naissance à un phénomène bizarre : certains partis naissent à la veille des élections dans le but de collecter des fonds de campagne.

4- Activités saisonnières et manque d’engagement des populations

Beaucoup de partis politiques on peu ou pas, d’activités en périodes non électorales. Beaucoup de partis disparaissent après les élections, certains ne vont refaire surface qu’à l’annonce de nouvelles échéances. Cette existence temporaire expliquerait en partie, la non-popularité de la majorité de partis. Elle a pour conséquence immédiate le manque d’engagement des populations.

Les populations ne sont pas régulièrement éduquées sur la politique, la vision et programme des partis politiques. Ceci crée un problème identitaire qui se manifeste par le fort taux d’abstention et le manque d’enthousiasme pendant les élections.

5- Objectifs ciblés sur le court terme

Le caractère saisonnier des partis politiques, leur imposent d’avoir des objectifs sur le court terme. Les objectifs se présentent souvent comme un manifeste édité pour convaincre l’électeur à voter pour l’échéance en cours.  Il y a globalement un manque de contenu sur le long terme. 


L’électeur a généralement l’impression que le parti n’est pas concerné par l’après élection, il n’entend souvent parler de tel ou tel parti politique qu’a la veille des élections ce qui crée de la suspicion et le manque de confiance.

6- Incapacité à former une coalition

Très souvent les partis politique ne sont pas motivés à créer des coalitions lors des élections. Le manque de coalition crée une grande fragmentation du vote des opposants. Ce manque de coalition autour des idéaux précis est à l’origine de l’absence de front politiques au Cameroun.

La création de fronts politiques aiderai à organiser le débat politique et rendrai plus effectif les mouvements de revendication et de contestation politiques.

7- Monnayage de gains électoraux

La période postélectorale au Cameroun ressemble une place boursière, une foire ou les gains sont librement échangés contre postes admiratifs et politiques. Le pouvoir en place a conditionné les partis d’oppositions à la pratique du bridage de suffrages électoraux contre nomination et gains financiers.

Les élections législatives sont les plus importantes commodités pour les partis d’opposition. Les leaders font des alliances avec le parti au pouvoir en échange de postes ministériels et avantages financiers. Il est connu de tous que, les maigres gains en sièges que les partis font au cours des élections, contribuent à faire du leader et de ses proches des gens riches et importants à la solde du pouvoir en place.

Ce monnayage contribue fortement à éroder la confiance du peuple envers les partis politiques, il contribue à renforcer le doute que l'electeur a, des capacités et du sérieux, du parti à travailler pour un changement effectif.

Comme indiqué plus haut, nous avons identifié des problèmes qui sont souvent  imposes aux partis politiques d’opposition au Cameroun. Ces difficultés sont des obstacles systématiquement  imposes par le pouvoir en place et son parti.



1- Le Cloisonnement actif des pouvoir publics de l'opposition

2- L'Effort constant de déstabilisation et de division de l'opposition

3- Le Monnayage de gains électoraux des partis d'opposition



Le Cameroun a besoin d’une opposition crédible, c’est un gage de démocratie véritable. Toutes les grandes démocraties ont une opposition constituée, il joue souvent le rôle de contre-pouvoir politique. L’opposition devrait représenter une façon de penser autrement, une représentation d’une partie du peuple. Dans une vraie démocratie, après les élections, l’opposition est le représentant de la minorité. La minorité mérite, le respect du pouvoir, la considération et la fidélité de ses représentants.

En résolvant ou tentant de résoudre les problèmes fondamentaux  qui minent son existence et son effectivité, l’opposition camerounaise va retrouver sa relevance et son importance dans le processus démocratique au Cameroun. Il ne peut y avoir de démocratie sans opposition.  Les leaders doivent se sentir la responsabilité de protéger l’opposition. Cela passe par un respect des lois démocratiques, l’aspiration au bien être des constituants avant les leurs et une vision véritable de l’avenir du pays.

Malheureusement cette dimension cruciale de l’opposition échappe aussi bien au pouvoir en place qu’aux responsables de l’opposition elle-même.

Le régime Biya est focalisé sur la pérennité du règne, Biya et ses amis n’ont de vision que la destruction de ceux qui pensent différemment. Pour garder le pouvoir, ils divisent, terrorisent, obstruent, cloisonnent et  monnayent l’opposition et les opposants. Les résultats de l’activité de sape est bel et bien visible sur le terrain. Les dirigeants d’opposition sont vus par le citoyen camerounais, comme des gens sans crédibilité, des agents du gouvernement, des chefs de tribus et clans prêt à tout pour être nommés ou gagner des marchés.

Le manque de préparation, le manque de sérieux, le tribalisme, le mépris des valeurs démocratiques au sein de leur propre parti, sont l’apanage de beaucoup de leader d’opposition. Certains partis ont le même leader depuis la création, un phénomène qu’on pourrait appeler ‘personne parti ‘ en référence aux partis états d’avant les années 90. 


Apres les élections les partis d’opposition qui ont eu le moindre succès sont souvent ‘achetés’ par le parti au pouvoir, comme nous avons développé plus haut. Ce commerce contre des alliances, est fait au grand dam des électeurs. Il constitu à lui seul le mal profond de notre démocratie prématurée.

Le manque de confiance profonde du peuple envers les partis d’opposition est la résultante immédiate des maux qui minent l’opposition camerounaise. Ce manque confiance en des structures politiques se traduit par le manque d’intérêt que le peuple porte aux évènements politiques. Le peuple se sent exclu du processus démocratique. Il n’y a pas de démocratie sans une participation active du peuple.

Nous à CamerNation avons des propositions pour participer à la construction d’une opposition véritable. Nous voulons redonner confiance au peuple, par un plan d’action précis et des activités concrètes.