Samuel Eto'o, Capitaine des Lions indomptables |
Ce sera donc la
deuxième fois consécutive que notre
équipe nationale, jadis une des meilleures équipes du continent, manque au
rendez-vous des grandes nations africaines de football. Avec quatre coupes
d’Afrique, Les lions indomptables sont parmi les équipes les plus titrées du
continent à cette compétition.
Les Camerounais
ont été meurtris dans leur chair après cette non-qualification. Les Camerounais
sont de fervents supporters de notre équipe nationale, nous avons tous le vœu
commun de la voir réussir, mais cette fois ci à CamerNation nous pensons que
cet échec a un côté positif, une grande opportunité pour nous les Camerounais.
L’échec des lions
indomptables est une opportunité pour les Camerounais de se pencher sans
distractions sur les problèmes qui minent notre pays en général et le sport en
particulier.
Le football Camerounais, la face visible de
l’échec du régime Biya
Inondations graves au Nord Cameroun
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Pour une équipe
quatre fois championne d’Afrique, une fois championne olympique et quart
finaliste à la coupe du monde, l’équipe des lions indomptables du Cameroun n’en
donne pas l’air. Le football Camerounais en général n’est pas à l’image d’un
tel palmarès.
L’équipe des
lions est depuis des décennies maintenant la chasse gardée des institutions
étatiques et des profiteurs en tout genre. La Fédération Camerounaise de
Football (FECAFOOT), organe supposé directeur du football Camerounais, est
devenu son tombeur numéro un.
Fonctionnant telle une mafia, la FECAFOOT
est dirigée par des personnalités à l’honnêteté plusieurs fois mise en cause dans affaires de
trafic d’argent et d’influence. Au vu et su de tous, les gens qui dirigent
cette organisation, non soumise à aucune autorité étatique réelle, ne défendent
que leur intérêt personnel, le sort du football Camerounais n’est pas la priorité.
Le résultat est alarmant.
Le Cameroun,
grande nation de sport, ne possède pas de stade ou autre complexe sportif de
régulation internationale. Le
championnat national de football, ou ce qui en reste, fonctionne tant bien que
mal et n’est pas comparable aux championnats scolaires dans des nations telles
que la France. Aucune politique du football n’existe au Cameroun, l’état n’a jamais publié un plan fiable de développement
du football ou encore simplement du sport. Les footballeurs et les sportifs en général
ne bénéficient d’aucun encadrement sérieux.
La veille des compétitions
internationales est souvent la période ou l’état sort de son hibernation et
semble prendre ses responsabilités vis-à-vis du sport. Des commissions sont
composées hâtivement avec des critères autres que la compétence, des budgets
sont mis sur pied sans possibilité de contrôle, les sportifs sont recrutés sur
le tas selon des règles flouent et subjectives. La relation entre le ministère
de tutelle et les différentes fédérations est le symbole même de la
désorganisation du sport chez nous. Le ministère se transforme souvent en
organisateur du sport, agence de voyage des sportifs, recruteur des entraineurs
nationaux et même sélectionneur national. Des personnalités choisissent leur
joueur favori qu’ils imposent dans l’équipe en usant de réseaux d’influence
complexes.
La seule chose récurrente
dans le sport chez nous c’est la chasse aux intérêts personnels. Il n’est pas
rare que des primes destinées aux joueurs lors des compétions disparaissent,
tout simplement empochées par une poignée d’individus. Les équipes Camerounaise
arrivent souvent en retard aux lieux de compétitions pour des raisons obscures.
Les entrainements et stages de préparation sont très souvent bâclés, organisés
a la hâte sans objectifs précis avec le plus souvent la forme évidente de la
formalité.
Pour comprendre
cette décadence il faut regarder
l’organisation et le niveau du football dans les pays souvent moins nantis et
au palmarès moins riche que le Cameroun. En Afrique du Nord, les pays comme la
Tunisie ou le Maroc avec des infrastructures qui rivalisent avec celle des
nations leaders du football européen.
Le football Camerounais, outil d’apaisement de la
dictature
L'armée Camerounaise |
Notons cependant
que la victoire des lions en 1990 était en réalité l’arbre qui a caché la foret
des réalités socio politiques du Cameroun. Cette équipe victorieuse a subi les
mêmes tares qui minent l’équipe d’aujourd’hui. Préparation bâclée :
l’équipe nationale a failli ne pas se qualifier avec une précipitation de
dernière heure, les primes des joueur ont disparu ensuite négociées au finish
avec des joueurs qui ont menacé de ne pas jouer, la sélection des joueurs a été
faite avec moult interventions des personnalités haut placées, chacun voulant
faire jouer son protégé. Donc il est clair que l’équipe a eu une bonne
performance en coupe du monde 1990 en dépit du non-engagement total du régime
Biya.
La bonne
performance des lions en coupe du monde de 1990, a été savamment utilisée par
le régime Biya pour détourner l’attention et tenir devant la pression populaire
qui réclamait le multipartisme, la démocratie et surtout la fameuse conférence
nationale souveraine. L’argent des primes de participation du Cameroun à la
coupe du monde, qui est reversé par la FIFA (Fédération Internationale de
Football association) à tous les pays qualifiés, a tout simplement disparu.
Apres de multiples qualifications a la coupe du monde, aucun investissement
relatif dans le sport Camerounais n’est identifiable.
Il est d’avis de
beaucoup d’observateurs, que le football Camerounais a aidé le régime à ne pas céder à la pression de la
rue, comme le Congo le Benin Le Ghana et
beaucoup d’autres pays Africain, sur qui
le vent du changement des années 1990 a également soufflé. Le régime Biya aurait donc utilisé les lions indomptables pour se protéger et donner
moins de laisse aux demandes du peuple.
Depuis les années
1990 on observe que, à la veille de toutes les compétitions internationales l’état
Camerounais semble se réveiller et montrer son intérêt spontané pour le
football Camerounais. Il s’agit très souvent de faire le juste minimum pour
participer et espérer les bons résultats. Entre temps le sport Camerounais, le
football en particulier n’est d’aucun intérêt pour les barons du régime
kleptomane de Biya. Le régime est fait de personnes pour qui le football
Camerounais n’est juste qu’un moyen pour atteindre leur objectif personnel.
La
non-qualification des lions a la coupe d’Afrique des nations de 2013 est
entorse au plan trompeur du régime Biya. Malgré les efforts de récupération de dernière
minute comme d’habitude, la pourriture qui ronge notre football a fait surface.
On a vu le ministre des sports sur instructions personnelle du chef de l’état,
approcher les joueurs, la plupart ayant abandonné l’équipe par dépit ou
suspendu par la fédération pour conflit d’intérêts, pour former une équipe avec
une mission salvatrice. Les lions ont perdu, le régime Biya a perdu son pari et
c’est une opportunité pour le peuple de poser des questions et demander des
comptes.
Soigner le Cameroun pour guérir le football
Camerounais
Le mal dont
souffre le sport en général et le football en particulier au Cameroun est juste
une des conséquences du désengagement du régime Biya dans les affaires de
l’état Camerounais. Le régime n’est pas intéressé à investir et à s’investir
dans les problèmes des Camerounais. L’enrichissement personnel, la course
effrénée au pouvoir, le trafic d’influence, le clientélisme et banditisme
d’état est le fort des membres du gouvernement Biya.
Paul Biya, le dictateur |
Un tel
gouvernement a montré et démontré son incapacité et son manque de volonté de
changer et faire progresser le Cameroun. Pendant que les pays Africains, tels
le Ghana, le Benin, la Tunisie et beaucoup d’autres pays moins nantis que le
Cameroun sont activement engagés à la construction de leur pays, l’application
de la justice sociale, l’émancipation de leur populations et le développement économique de
leur pays, la situation du Cameroun reste alarmante. La démocratie, la justice sociale, un plan
fiable de développement et une politique sportive et culturelle digne de ce nom
est absente de notre dialogue national.
Le régime Biya,
est bien servi par le statut quo, les membres de ce clan abusent librement des
ressources de notre pays, ils n’ont aucun intérêt dans le progrès du Cameroun.
On ne peut pas envisager un changement avec cette équipe en place. La Fecafoot
ne peut pas équitablement servir le football Camerounais sans mécanisme et
control et de compte rendu. Tant que les
autorités administratives de notre pays ne bénéficient pas de légitimité
populaire ils ne seront pas redevables au peuple Camerounais. Les affaires
publiques, le sport en général et le football en particulier va rester la
chasse gardée d’une minorité motivée par le seul désir de se remplir les poches
et de profiter du système.
Le Cameroun a
beaucoup de talents, il faut des conditions adéquates pour développer et
rentabiliser ces talents, cela est particulièrement vrai pour le sport. La
défaite des lions nous donne l’occasion d’affronter nos problèmes en face sans
distraction. La non- qualification des lions à la Coupe d’ Afrique des nations
de 2013 a retiré une arme de distraction et de d’apaisement massif de l’arsenal
du tyran Biya.
Au-delà du mal
que cela peut nous faire, que notre équipe nationale manque à l’appel au rendez-vous
des nations de football africaines, il y a la possibilité de prise de
conscience commune, que le Cameroun n’est pas prêt. Nous devons d’abord résoudre
nos problèmes avant de prétendre à la gloire. Nous devons militer pour le départ
volontaire ou involontaire de Biya et sa bande. Pour se bâtir un avenir décent,
le Cameroun a besoin de se guérir la plaie qu’est le régime Biya, l’urgence est
capitale.